Les marchés actions continuent de parier sur un scénario de résolution du conflit en Ukraine et d’impact limité sur la conjoncture mondiale. Les actions européennes ont effacé les pertes subies depuis le début de l’attaque russe le 24 février tandis qu’à Wall Street l’indice S&P 500 est quasiment revenu à son niveau d’avant les premiers avertissements, début février, de Joe Biden, le président américain, sur le risque d’une intervention russe. L’indice VIX de volatilité implicite de l’indice S&P 500 est revenu dans la zone des 22%, après avoir atteint un pic au-delà de 35%, malgré une situation qui reste très incertaine.
D’autres indicateurs montrent néanmoins un niveau d’inquiétude élevé dans le marché. Tel l’indice de stress systémique dans la zone euro publié par la Banque centrale européenne (BCE). «Cet indicateur est au plus haut depuis mars 2020», note Véronique Riches-Flores, chef économiste et fondatrice de RF Research. Avec une différence notable toutefois entre les deux périodes. Il y a deux ans, l’intervention des banques centrales avait permis un rebond rapide des marchés. «Cette fois, les banques centrales ont une approche bien différente», souligne-t-elle. La Réserve fédérale américaine (la Fed) a engagé son cycle de resserrement monétaire et indiqué, cette semaine, qu’elle devrait l’accélérer face à une inflation qui restera élevée plus longtemps du fait du conflit en Ukraine. Des banques centrales dont la préoccupation désormais est l’inflation malgré le risque lié au conflit. Les conditions financières n’ont pas été aussi serrées dans le monde depuis 2009, et depuis 2008 pour les pays émergents, selon un indicateur calculé par Goldman Sachs.
Dans ce changement de contexte, le risque est accru, notamment sur le marché obligataire, comme le montre la composante obligataire de l’indice de la BCE. La forte volatilité des bons du Trésor américains (Treasuries) illustre également ces tensions et l’inquiétude des investisseurs. L’indice Move, qui avait déjà bondi fin 2021 dans le sillage des anticipations du resserrement de la Fed, est également revenu sur ses niveaux de mars 2020. Cette hausse de la volatilité alimente une réduction de la liquidité pendant les périodes de forte correction, comme en début de semaine, qui accroît à son tour la volatilité. Ce que confirment les données de CME Group, selon lesquelles les carnets d’ordres sur les bons d’Etat américains ont diminué depuis le début du conflit jusqu’à près de moitié. Ce marché est censé être le plus liquide au monde.
Source Agefi.
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